Agé de 49 ans, cet agriculteur possède une exploitation de 339 hectaresde grandes cultures (colza, tournesol, blé, betterave, maïs) au sein de son village natal de Trocy-en-Multien, dont il est maire depuis 2014.
Arnaud Rousseau coiffe également la casquette de président du groupe Avril, producteur d'huiles (Lesieur, Puget...) et géant de l’agro-industriel (près de sept milliards de chiffre d’affaires en 2021). Malgré son élection, il va conserver cette fonction.
Son arrivée marque une forme de rupture avec sa prédécesseuse Christiane Lambert. Le nouvel homme fort de l'agriculture françaiseplaide, en effet, pour un "nouveau pacte avec la société", selon lui déconnectée des réalités agricoles et des saisons. Ses autres priorités pour séduire les nouvelles générations ? « La souveraineté, la compétitivité et le revenu des agriculteurs, encore loin d'être au niveau ».
Pesticides et eau, sujets sensibles
Quel projet va-t-il porter ? Dans un entretien accordé à l'Agence France Presse, Arnaud Rousseau a expliqué qu'il avait pour objectif, d'ici 2026, de gagner du terrain dans l'assiette des Français (60 % des fruits et la moitié des poulets sont importés). « Il faut qu'on continue à produire et dire cela, ce n'est pas du productivisme », a-t-il déclaré.
Des propos qui ne manqueront pas de susciter le débat, alors qu'il est régulièrement reproché à la FNSEA d'alimenter un modèle agricole attaché avant tout à faire du volume au détriment de la biodiversité et du bien-être des animaux d'élevage. « Ce nouveau président coche toutes les cases pour poursuivre sur une vision conservatrice de l'agriculture, où productivisme et agrobusiness dominent », a d'ailleurs réagi Greenpeace.
Arnaud Rousseau est également attendu sur d'autres sujets sensibles comme la pollution par les pesticides ou la gestion de la ressource en eau. « Evidemment que c'est un problème pour l'agriculteur que je suis, on ne vit pas à l'écart de la société, mais s'il faut qu'on en sorte, on doit le faire de manière harmonisée avec les voisins européens et on doit le faire avec des solutions alternatives », a encore confié Arnaud Rousseau à l'AFP.
Le nouveau patron de la FNSEA va donc devoir fédérer en interne, mais aussi convaincre sur des thèmes, dont la société civile s'empare plus que jamais. Un défi aussi ambitieux que périlleux.