Les Seine-et-Marnais sont-ils sportifs ?
On fait en sorte qu’ils le soient. Des études ont montré que notre département n’était pas le dernier en Île-de-France avec 40 % de pratiquants, mais ce n’est pas suffisant. Le sport est un vrai levier, notamment en matière de santé. On en a tous besoin, aussi bien physiquement que mentalement, surtout après la crise sanitaire. Le sport permet aussi un dépassement de soi. On s’est rendu compte que les adultes qui n’avaient jamais pratiqué un sport avaient énormément de mal à s’y mettre. Le sport santé est aussi une vraie problématique, surtout chez les jeunes. Si on les sensibilise maintenant, les futures générations se mettront au sport plus facilement.
Quelles sont les priorités du Département ?
Il y a d’abord le sport au collège. Pour le premier budget de la mandature, en 2022, nous avons augmenté les crédits dédiés au sport scolaire de 44 %, avec pour ambition d’accompagner le développement de classes à horaires aménagés et de sections sportives scolaires dans les collèges. Pour cela nous travaillerons main dans la main avec les clubs et l’Éducation nationale. Notre objectif, c’est qu’à la rentrée de septembre, on ait beaucoup plus de classes de ce type. Avec deux heures de sport en plus par semaine (expérimentation conduite par l’État vouée à être généralisée), les collégiens pourront plus facilement se spécialiser dans une discipline qui leur plaît et cela suscitera peut-être des vocations. Il y a ensuite l’inclusion. En Seine-et-Marne, on compte à peu près 8 % de personnes porteuses d’un handicap, mais 4 % seulement font du sport. On aimerait que toute personne en situation de handicap puisse pratiquer un sport dans un rayon de 10 kilomètres autour de son domicile. Notre but est de nous adresser à 100 % de la population.
La Seine-et-Marne est-elle suffisamment dotée en équipements sportifs ?
On n’en a jamais assez. Ce sont les intercommunalités et les communes qui possèdent cette compétence. L’idée est de modifier les pratiques, car aujourd’hui, il y a énormément de façons de faire du sport. On sait, par exemple, que les gymnases sont devenus très coûteux avec la crise énergétique. Nous continuerons bien entendu d’accompagner les communes et les intercommunalités avec notre politique contractuelle mais, en parallèle, nous travaillons sur le sujet du développement d’équipements de proximité plus légers. Nous serons amenés à faire d’autres propositions aux communes.
et d’aviron lors des JO 2024.
La construction de terrains de basket 3x3 est une de ces propositions ?
Oui, tout à fait. Nous allons lancer un appel à projets dédié au développement de terrains de basket 3x3, dont nous co-financerons la construction ou la réhabilitation avec l’Agence nationale du sport, avec le reste à charge le plus faible possible pour les communes. Nous espérons créer 100 terrains avec un million d’euros consacrés par le Département, à répartir sur l’ensemble du territoire. On s’est rendu compte que de nombreuses petites communes n’avaient pas les moyens de s’offrir des équipements sportifs. L’avantage avec le basket 3x3, c’est que ce sont des petits terrains qui permettent une pratique nouvelle, notamment féminine. L’appel à projets va être lancé en avril, mais nous avons déjà quelques communes qui ont inauguré des terrains, comme à Saint-Thibault-des-Vignes que nous avons également soutenues, en lien avec la Fédération française de basketball.
Vous êtes également vice-présidente de la Conférence des financeurs Île-de-France. Quel est votre rôle ?
Cet organisme est associé à la Conférence régionale du sport à laquelle je siège également pour représenter les départements franciliens. C’est une nouvelle gouvernance qui a été mise en place par le ministère des Sports. L’objectif est de mettre autour de la table l’État, les collectivités et surtout des représentants du secteur économique privé, afin de pouvoir financer ensemble des projets structurants. La Conférence régionale du sport trouve les projets et nous cherchons les financements.
Quelles sont vos relations avec les différents acteurs du sport ?
Pour créer une dynamique, il faut que les comités départementaux et les associations sportives aient envie de nous suivre. On les a réunis en janvier, car on avait besoin de leur expliquer notre démarche et leur faire part de nos priorités que sont le sport scolaire et les para-sports. On souhaite, par exemple, les aider à former leurs éducateurs et bénévoles à l’accueil de personnes en situation de handicap en prenant en charge les formations. Si on veut mettre en avant le sport, il faut que chacun joue le jeu et propose des activités.
Comment s’articule le plan vélo ?
C’est un énorme chantier. On veut collaborer avec la fédération de cyclotourisme pour pouvoir dégager des axes prioritaires, car on ne va pas pouvoir tout faire. On pourrait déjà commencer par relier les collèges aux gares. C’est un projet ambitieux qui se fera sur la durée. Les intercommunalités nous ont déjà remonté leurs priorités. Dans notre département, on a des zones qui se prêtent parfaitement à la pratique du vélo et d’autres, plus éloignées, où on ne peut pas faire autrement que d’utiliser la voiture. Il faut donc travailler en fonction des territoires et de leurs potentialités.
Comment se présentent les Jeux olympiques et paralympiques 2024 dont la Seine-et-Marne sera partie prenante ?
On est dans les clous, car il y a un vrai travail qui a été fait en amont, avec notamment plus de 8 millions d’euros investis dans les centres de préparation aux Jeux (CPJ) dans le cadre du dispositif “Team 77“ qui repose sur trois piliers : “Team équipements“, “Team volontaires“ et “Team athlètes“. Plusieurs délégations sportives étrangères ont manifesté leur intérêt pour venir se préparer en Seine-et-Marne. Il n’y a encore rien de signé officiellement, mais cela va s’accélérer. Un cabinet nous accompagne et nous aide à mettre en relation les fédérations étrangères avec les collectivités et nos comités départementaux.
La Seine-et-Marne va accueillir les compétitions de canoë-kayak et d’aviron au stade nautique de Vaires-sur-Marne. Comment l’appréhendez-vous ?
Nous nous réjouissons que la Seine-et-Marne soit collectivité hôte des Jeux. Avec la préfecture et la sous-préfecture, à Torcy, on travaille sur la sécurisation et les accès sous le pilotage de l’État. Les gares vont devoir gérer l’énorme afflux de spectateurs. Des voies olympiques vont être aussi créées, notamment sur les autoroutes. On a signé une convention avec la Fédération française de canoë-kayak pour développer cette discipline chez nous. Si on arrive à avoir des classes à horaires aménagés dans des collèges à proximité des lieux de pratique, on peut donner une impulsion à ce sport sur notre territoire. On aurait aimé avoir un deuxième site olympique à Buthiers, pour le VTT, sans parler du Grand Parquet à Fontainebleau pour l’équitation dont les infrastructures sont adaptées au plus haut niveau. C’est un petit regret.
Pour le site de Vaires, c’est une grosse machine à mettre en route…
Oui, c’est énormément de préparation. Nous en sommes à notre sixième comité de pilotage avec la préfecture en un an. On se rend compte à quel point il faut réfléchir à tous les détails comme les arrêts de bus, car il y aura de nombreux bus et de navettes entre le stade nautique de Vaires et les gares.
Qu’attendez-vous d’un tel événement ?
Nous souhaitons profiter de la dynamique des Jeux de 2024 pour mettre la Seine-et-Marne en lumière et la faire rayonner. Il y aura une fan zone officielle à Chelles, mais d’autres communes pourront créer leur propre fan zone, notamment sur les centres de préparation aux Jeux que nous avons soutenus. Le but est d’impliquer les collectivités pour faire vivre le territoire pendant les Jeux. Il faut profiter de ce grand coup de projecteur et de cette vague pour que ça bouge au maximum, notamment pour le para-sport. Si, en plus d’un héritage, on suscite des vocations, tant mieux !
Avez-vous prévu d’organiser des manifestations cette année ?
Oui, il y aura une grande fête du sport olympique et paralympique le 26 juillet à Dammarie-les-Lys. On sera exactement à J-365. Cela va être un bel événement avec la présence de la vasque des Premiers Jeux de Seine-et-Marne, offerte par le Comité national olympique et sportif français, qui se sont déroulés à Dammarie, en 1982. Cet événement s’intègre dans un programme plus large que nous avons mis en place et intitulé “La Seine-et-Marne en route vers les Jeux“. L’idée est de mettre à l’honneur sur tout le territoire, chaque mois, un sport, une catégorie de sports ou un élément de notre patrimoine sportif différent jusqu’en juin 2024. On a commencé en mars avec le vélo, à l’occasion de l’arrivée de Paris-Nice à Fontainebleau. En avril, c’est l’équitation avec le Printemps des sports équestres, toujours à Fontainebleau (du 19 au 23 avril). Ensuite, il y aura l’athlétisme en mai, le multisport en juin, le handicap en juillet et le rugby en septembre, en écho à la Coupe du monde. Nous nous adossons notamment sur les grands événements organisés dans le département. Le but est de communiquer et d’animer le territoire. Enfin, il y a la 7e édition de la Semaine olympique et paralympique (SOP) qui a lieu du 3 au 8 avril, sur la thématique d’inclusion. On y participe avec une opération à Trilport, le 4 avril, sur ce thème. À cette occasion, nous rencontrerons, avec le président du Département, Jean-François Parigi, les élèves de la section sport partagé du collège Le Bois de L’Enclume. Nous profiterons aussi de cette journée pour nous rendre à Meaux qui mène une politique remarquable en matière de sport santé.
Les bénévoles ont-ils répondu à votre appel dans le cadre de l’opération “Team volontaires“ ?
Oui, nous avons formé gratuitement 173 bénévoles en anglais, en secourisme et en culture de l’olympisme, pour leur donner toutes leurs chances d’intégrer l’équipe de 45 000 volontaires de Paris 2024.
La flamme olympique traversera-t-elle la Seine-et-Marne ?
Oui, nous sommes en train de travailler avec Paris 2024 sur le sujet, afin de définir un parcours en fonction de critères essentiellement géographiques, démographiques et patrimoniaux et dans le cadre qui nous a été imposé par le comité d’organisation. Ces informations sont encore confidentielles, mais je peux vous assurer que nous avancerons aux côtés des communes qui seront concernées pour que ce Relais de la flamme soit une véritable fête populaire !
Chercheurs d’or
À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, toute la Seine-et-Marne espère que ses meilleurs talents sportifs revêtiront les habits d’ambassadeurs avec bonheur. Pour l’instant, 26 athlètes seine-et-marnais (dont six para-athlètes), potentiellement médaillables, bénéficient du soutien financier du Département dans le cadre du dispositif “Team 77“ qui a été mis en place. « L’idée est de créer une sorte d’équipe de Seine-et-Marne dans laquelle les athlètes peuvent se rencontrer et se soutenir mutuellement. On souhaite aussi qu’ils soient nos porte-paroles auprès des jeunes », affirme Bouchra Fenzar-Rizki. Ce dispositif prévoit également que des primes seront attribuées en cas de médaille : 10 000 euros pour l’or, 6 000 euros pour l’argent et 4 000 euros pour le bronze. Faites vos Jeux !