. Le bourg était alors pillé, les portes de la collégiale enfoncées puis brûlées, les archives, vases sacrés et ornements sacerdotaux de celle-ci détruits, l'église paroissiale Notre-Dame transformée en écurie, et deux personnes tuées, dont une par pendaison. Les registres paroissiaux montrent que 48 inhumations ont été enregistrées cette année là, une mortalité record certainement due aux épidémies de peste qui sévissaient à cette époque. Aucun événement marquant ne s'accomplissait à Champeaux, jusqu'au jour où, après la réunion des États Généraux en 1789, et la remise des cahiers de doléances des habitants de la paroisse, la collégiale était supprimée, pas pour ce qui concerne l'édifice en lui-même, mais par la vente, comme biens nationaux à l'administration du district, de toutes les propriétés qui avaient composé, depuis des siècles, les acquis des chanoines du lieu.
Monsieur Beaunier, syndic de Melun, faisait annoncer par affiches, la vente aux enchères de 685 ormes, 280 peupliers avec le bâtiment et les terrains dépendant de la chapelle Saint Léonard. La municipalité de Melun obtenait, de l'Assemblée Nationale, un décret d'aliénation en sa faveur, des biens nationaux : 19 maisons et trois granges, 257 000 m2 environ de terrain et arbres, deux fermes, la halle, la collégiale, le moulin de Varvanne et ses terrains, la vinaigrerie. La ville de Melun passait sous silence ce décret d'aliénation pendant quatorze mois, avant d'en faire usage. La municipalité de Champeaux demandait en vain sa substitution à celle de Melun. Le conseil du district a attendu jusqu'au Directoire, pour se défaire de tous ces biens.