Avec 8,6 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés en 2017, 10 millions d'euros prévus en 2018, EuropAmiante signe une performance remarquable, seulement 10 ans après sa création. « Nous sommes passés de moins d'une dizaine de salariés à près de 130 », rappelle Carine Rouvier, à la tête de cette entreprise spécialisée dans le désamiantage, mais intervenant aussi dans la déconstruction et le déplombage.
« Nous sommes sur un marché de niche, avec peu de concurrence et beaucoup de demande », explique la dirigeante, qui a également présidé l'association Femmes chefs d'entreprise de Seine-et-Marne (FCE 77). « Nous nous organisons pour augmenter au fil des mois l'encadrement, puis l'opérationnel. Chaque croissance amène des problématiques différentes que l'on règle au fur et à mesure », poursuit-elle.
D'où la nécessité pour la société, anciennement basée à Meaux, de transférer ses locaux à Nanteuil-les-Meaux, pour regrouper l'ensemble de ses collaborateurs. Une fête était à ce titre prévue pour remercier clients et partenaires et dévoiler son nouveau logo le temps d'une soirée. « A Meaux, nous étions obligés de pousser les murs et les collaborateurs étaient répartis entre trois bâtiments différents. Nous avons réalisé quelques travaux dans un bâtiment qui était déjà bien agencé, pour accueillir correctement clients et salariés »,
précise Carine Rouvier, qui a souhaité agencer ses locaux à l'image du géant Google. Le site de Nanteuil est également doté d'une salle de sport, d'une salle Zen avec lumière tamisée « afin de pouvoir effectuer une micro-sieste et/ou de profiter du fauteuil massant/relaxant ».
Cette nouvelle localisation permet également à Europ Amiante de « recréer de la convivialité » entre les différents membres du personnel. « Quand les collaborateurs arrivent à discuter lors d'une pause ou d'un déjeuner, cela recrée de l'échange, de nouvelles synergies. Ils réapprennent à travailler ensemble.Certains se connaissaient à peine d'un bâtiment à l'autre.
Une entreprise engagée
Ce nouveau bâtiment est aussi l'occasion de véritablement lancer la politique d'autogouvernance, qui devrait être progressivement mise en place dans les deux prochaines années. Ce système prône l'organisation en équipe en remplacement de la hiérarchie en strates, avec pour objectif d'améliorer l'agilité et la capacité d'adaptation de l'entreprise. Des coachs sont à la disposition des salariés pour s'y accoutumer.
« Nous nous inscrivons dans la mouvance de l'entreprise libérée. Chacun se libère comme il veut, chacun écrit son histoire. Vous embauchez des talents et vous leur demandez le ou les rôles qu'ils souhaitent prendre dans l'entreprise, au lieu de les cantonner à leur poste. Si la comptable Emilie souhaite faire de l'événementiel, s'occuper du sport dans l'entreprise, peut-être que l'on va s'intéresser à Emilie elle-même et pas uniquement à sa fonction de comptable ». Car chez EuropAmiante, la rentabilité est une conséquence et non pas un objectif premier.
« Nous nous occupons d'abord de la qualité du produit, du bien-être des collaborateurs et de la satisfaction client. Si nous atteignons ces trois points, alors la rentabilité vient naturellement ». Et Carine Rouvier d'ajouter : « plus vous avez des personnes sereines et détendues au travail, plus on va vous le rendre ».
Une démarche éco-responsable
Une cantine collective bio a aussi été mise en place, avec un financement tripartite. Le budget a été partagé entre le CE (matériel, entretien), l'entreprise (rémunération des responsables) et les salariés (qui financent le prix d'achat de la nourriture brute).
Poursuivant une démarche éco-responsable en interne, EuropAmiante noue des liens avec les apiculteurs locaux à travers l'opération « chaque chantier gagné : 5 euros reversé à la protection des ruchers ! ». « Depuis deux ans, nous passons des accords avec des producteurs de miel locaux, nous leur reservons 200 à 250 pots, ce qui leur permet d'être sûr de vendre au moins cette production ».
Déjà internationalisée, la PME intervient notamment au sein de l'ambassade de France au Pakistan, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères. Elle a obtenu à ce titre le Prix or/visa pour l'international du Grand prix des chefs d'entreprise. « Nous attendons de belles opportunités pour nous lancer, notre développement à l'international va se poursuivre progressivement », souligne Carine Rouvier.
Et cette performance ne risque pas s'arrêter en si bon chemin :
l'entreprise prévoit de passer de 688 chantiers en 2017 à 780 cette année.