On parle d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) si le chiffre d’affaires annuel est compris entre 50 millions et 1,5 milliard d’euros, et de PME (petites et moyennes entreprises) s’il est inférieur à 50 millions d’euros. Ces sociétés, confrontées à la frilosité des banques, peinent souvent à financer leurs investissements de croissance. Les accords de Bâle III, conclus dans la foulée de la crise des subprimes de 2007, ont imposé aux établissements bancaires d’améliorer la qualité de leurs fonds propres et d’en augmenter le niveau. Ces mesures ont entraîné automatiquement un resserrement du crédit, pour les entrepreneurs comme pour les particuliers. Si l’épargne en France est abondante, elle est trop investie dans des placements de précaution – livret A et assurance-vie notamment – et pas assez dans le financement de l’économie. Ainsi, fin 2013, le montant des encours de l’assurance-vie représente près de sept fois celui des crédits aux PME.
Deux fonds de prêts à l’économie viennent d’être lancés. Baptisés Novo 1 et Novo 2, ils réunissent une vingtaine d’investisseurs, dont la Caisse des dépôts et consignations et dix-sept sociétés d’assurance. L’objectif est de prêter un milliard d’euros aux ETI en deux ans, avec des lignes de crédit de 10 à 50 millions d’euros, affectées à des « projets de croissance ». Il s’agit de prêts sur cinq à sept ans, remboursables en totalité à l’échéance (in fine), avec un taux annuel de 4,5 %% en moyenne. Par ailleurs, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, envisage une réforme du Code des assurances permettant aux assureurs de prêter directement aux entreprises, à hauteur de 5 %% de leur bilan (soit 90 millions d’euros au maximum pour l’ensemble de la profession).
Si l’idée de mieux associer les sociétés d’assurance au financement de l’économie semble judicieuse, il ne faut cependant pas en attendre des miracles. Les assureurs ont coutume d’être prudents, et ne prêteront qu’à des entreprises solvables, présentant un risque de défaillance maîtrisé.