Cette mobilisation était liée à la décision du gouvernement, prise le 23 janvier, de renoncer à autoriser les insecticides néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière. Une position faisant suite à une mesure de la Cour de justice de l'Union européenne. Durant cette journée du 8 février, l’afflux de nombreux tracteurs dans la capitale a provoqué un cumul de bouchons de 304 kilomètres en Île-de-France avec un pic de près de 425 km selon le site Sytadin.
Vers 9 heures du matin, une longue file d'engins s'est ébranlée de la Porte de Versailles, où de nombreux policiers ont été déployés pour encadrer la manifestation qui s’est dirigée vers les Invalides, dans le centre de Paris.
C’est donc la mesure du gouvernement, le 23 janvier, d’interdire les insecticides néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière (afin de se mettre en conformité avec une décision de la Cour de justice de l'Union européenne), qui a déclenché cette mobilisation. La dernière grosse manifestation remontait au 27 novembre 2019 quand un millier de tracteurs avaient mené des opérations escargot sur le périphérique parisien. A l’époque, les manifestants dénonçaient un durcissement des règles concernant l'épandage de pesticides de synthèse.
Des syndicats divisés
« On veut montrer au gouvernement qu'on ne peut pas interdire des moyens de production sans alternative », a déclaré Cyril Milard, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de Seine-et-Marne (FDSEA 77).
Les néonicotinoïdes, toxiques pour les abeilles et interdits depuis 2018, bénéficiaient d'une dérogation depuis deux ans. Ce qui permettait de les appliquer préventivement sur les semences de betteraves pour les prémunir de la jaunisse.
Si la Fédération nationale des exploitants agricoles, syndicat majoritaire, a appelé ses adhérents “à se mobiliser jusqu'au 20 février dans toute la France", en revanche, la Confédération paysanne, troisième syndicat national, a déploré que "d'autres" manifestent "pour continuer à utiliser des néonicotinoïdes et refuser toute avancée écologique".
Le mardi 7 février, l'ONG environnementale Générations Futures a rappelé que les néonicotinoïdes étaient "plus toxiques que le tristement célèbre DDT", interdit dans les années 1970, dénonçant des pratiques "dignes de l'agriculture des années 1960, pas de celle des années 2020".
