La troisième édition de l'enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l'appui de l'Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 1er et le 15 juin 2020, sur leur situation et les conditions d'emploi de la main d'œuvre à fin mai. Il en ressort que l'activité a fortement repris le mois dernier dans les entreprises. 5 % seulement des salariés étaient dans une entreprise dont l'activité s'était arrêtée, après 12 % en avril et 19 % en mars.
Les entreprises dont l'activité a diminué de plus de moitié ne représentent qu'un quart des salariés (27 %, après 45 % en avril). Cette amélioration est générale et particulièrement nette dans les secteurs de la fabrication de matériels de transport (2 % à l'arrêt après 26 % en avril), de l'hébergement restauration (49 % à l'arrêt après 72 % en avril), de la construction (2 % à l'arrêt après 16 % en avril), ainsi que dans les plus petites entreprises (12 % à l'arrêt en mai après 26 % en avril dans les entreprises de 10 à 19 salariés), constate la Dares.
Les causes de la chute d'activité se modifient et esquissent le passage d'un choc sanitaire à un choc de demande. Les causes de chute d'activité évoquées sont avant tout la perte de débouchés (50 %, après 45 % en avril) ou les fermetures administratives (28 %, après 30 %), loin devant le manque de personnel pouvant travailler (stable à 14 %) et les difficultés d'approvisionnement (8 % après 11 % en avril).
Les difficultés rencontrées par les entreprises changent un peu de nature également : les difficultés liées à la gestion sanitaire se réduisent fortement, de même que celles relatives à l'approvisionnement, alors que celles liées à l'aval se stabilisent. Au contraire, les difficultés liées au manque de débouchés augmentent à nouveau ce mois-ci, en particulier dans les secteurs de la fabrication de matériel de transport et de la fabrication d'équipements électriques, électroniques, informatiques, de machines, et dans les secteurs liés à l'énergie.
Les perspectives s'améliorent
Les réductions d'effectifs restent, comme en avril, contenues globalement, même si elles sont significatives dans certains secteurs, avec une forte hausse en mai dans l'hôtellerie-restauration. Elles passent toujours majoritairement par le non-renouvellement de CDD.
Les perspectives des entreprises s'améliorent légèrement mais restent marquées par une forte incertitude et une grande hétérogénéité entre secteurs. Les entreprises anticipant un retour à l'activité normale d'ici 3 mois représentent 43 % de l'emploi salarié (après 40 % fin avril), celles qui ne voient pas de retour à la normale avant la fin de l'année en représentent 36 %, proportion stable par rapport à avril, et celles qui ne savent pas dater ce retour à la normale sont un peu moins nombreuses (20 % après 27 % fin avril).
Les secteurs dans lesquels les entreprises ont les anticipations les plus favorables sont les mêmes que fin avril : les industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution, la construction, la fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac et l'enseignement, santé humaine et action sociale. S'y ajoutent fin mai les activités immobilières et le transport entreposage. Les plus pessimistes sur leurs perspectives demeurent les secteurs de l'hébergement et restauration et de la fabrication de matériels de transport.