Pour l'année 2016, le régime s'établit à 1 072 000 affiliés, soit une hausse de 7 % par rapport à l'année précédente. C'est la première accélération depuis 2009. Cette embellie résulte du rebond des immatriculations et de la baisse des radiations. « Elle aurait pu être encore meilleure si le régime n'avait pas connu de nombreuses incertitudes juridiques et réformes législatives, particulièrement entre 2012 et 2015 », explique Grégoire Leclercq, président de la Fedae (Fédération des auto-entrepreneurs).
En effet, sur cette période, la confiance entre les auto-entrepreneurs et les Pouvoirs publics a été très largement altérée par l'annonce d'une éventuelle suppression de l'auto-entreprise. Puis par une réforme qui a abouti à une complexification du régime, malgré les mises en garde de la Fedae.
Un chiffre d'affaires dynamique
670 000 auto-entrepreneurs déclarent un chiffre d'affaires positif au 4e trimestre, soit une progression de 6,1 % par rapport à 2015. Le chiffre d'affaires trimestriel global progresse lui aussi à un rythme soutenu à 2,16 % sur un an, ce qui établit sa moyenne annuelle théorique à 13 100 euros. C'est pourquoi, cette croissance du chiffre d'affaires appelle à une revalorisation des seuils par le législateur à l'occasion du PLF, comme s'y est engagé le président de la République.
Des secteurs qui séduisent
Tous les secteurs sont particulièrement dynamiques, ce qui montre que les auto-entrepreneurs sont capables d'intervenir dans tous les pans de l'économie. Quelques secteurs ont la part belle : transport, santé, immobilier, hébergement, restauration, conseil, nettoyage… Soumis à forte saisonnalité, ils se prêtent parfaitement à l'exercice d'une activité plus souple, grâce au régime auto-entrepreneur.
Un régime ancré dans les territoires
Le chiffre d'affaires global augmente dans toutes les régions, mais seulement sous l'effet de l'augmentation du nombre d'auto-entrepreneurs actifs. Trois régions se distinguent : L'Aquitaine, Les Pays de Loire et l'Île-de-France. Au final, si le nombre de micro-entrepreneurs économiquement actifs ralentit, il ne décroît dans aucune région. Globalement, cette enquête rassure, compte tenu des difficultés liées à la loi Pinel (instabilité, perte de confiance dans le régime, incompréhension, barrières à l'entrée). « Le régime entre dans une nouvelle ère ! », veut croire le président de la Fedae. Le dynamisme économique des auto-entrepreneurs n'est plus à démontrer. En 2016, les auto-entrepreneurs ont généré 8,752 milliards d'euros (+10,16 % par rapport à 2015). Pour la Fedae, tous les indicateurs d'une perspective meilleure sont au vert : émergence des plateformes digitales, recours de plus en plus fréquents des entreprises à cette nouvelle forme de travail, volonté politique…
« À l'heure où le Gouvernement ouvre un large chantier sur le travail indépendant, avec d'une part la saisine du Cese par le Premier ministre sur le travail indépendant, et d'autre part la volonté du Président d'en faire l'un de ces chantiers prioritaires (refonte du RSI, meilleure protection du travailleur indépendant, ouverture de droits chômage, hausse des plafonds…), l'auto-entreprise s'installe comme un dispositif incontournable », conclut le syndicat représentatif.