Dans la forêt de Fontainebleau, régénération naturelle et changement climatique ne font pas bon ménage. Certains arbres sont plus touchés que d’autres. Des essences meurent précocement à cause de maladies et de pathogènes.
Confronté à une quatrième année de sécheresse en cinq ans, le massif de Fontainebleau est soumis à rude épreuve. Les effets du changement climatique, amplifiés par des sols pauvres, sableux et incapables de stocker l’eau, se font ressentir. Pins sylvestres aux épines rougies, chênes pédonculés et hêtres aux cimes rabougries : autant de signes qui ne trompent pas.
Les agents de l’Office national des forêts (ONF) accompagnent l’adaptation des forêts, en plantant des essences variées et plus adaptées au climat futur. Pour cette campagne de plantation 2022-2023, l’objectif est de mettre en terre 63 000 plants dans 44 parcelles couvrant une surface de 160 hectares. Ces plantations comportent plus de 10 essences différentes. Aux côtés du chêne sessile (essence la plus plantée), on va retrouver notamment le chêne pubescent et le chêne tauzin, réputés plus résistants au stress hydrique.
“Le pari de la diversité”
Pour les aider à se développer, ils seront accompagnés de bouleaux et de charmes, ainsi que de plusieurs autres essences (alisier torminal, pommier, poirier, alisier blanc, cormier, noyer et pin maritime). Une des clés pour l’avenir sera, en effet, d’avoir des forêts mélangées. « Nous faisons le pari de la diversité. Si une nouvelle maladie ou un insecte ravageur devait s’abattre sur une essence, une autre sera là pour prendre sa place », précise Alexandre Butin, responsable adjoint de l’unité territoriale de Fontainebleau.
Dès leurs premières années de vie en forêt, divers stress conditionnent la survie des jeunes arbres : météorologiques (gel, sécheresse), biotiques (insectes, champignons, bactéries, grands mammifères) et activités humaines (préparation du sol, stockage et entretien des plants). Raisons pour lesquelles les forestiers effectuent des travaux préparatoires aux emplacements prévus pour recevoir les futurs arbres. Broyage de la végétation gênante (ronces, fougères), décompactage du sol et protections contre le gibier sont autant d’actions qui facilitent leur croissance.