“Le gouvernement Borne réinvente la lutte des classes“. Francis Bussière, le président de la Chambre des métiers et de l’artisanat Île-de-France (CMA IDF), n’est pas content et l’a fait savoir. Le 17 juillet, avec ses 13 collègues vice-présidents du bureau de la CMA IDF, dont Thierry Fromentin, président de la CMA Seine-et-Marne, il a publié un communiqué sous la forme d’un coup de gueule en réaction à la prochaine baisse des niveaux de prise en charge (NPEC) des contrats d’apprentissage souhaitée par le gouvernement d’Elisabeth Borne.
“La part belle aux formations du supérieur“
“A peine les derniers feux des émeutes dans les banlieues éteints, pourquoi le gouvernement Borne prend-il le risque d’allumer un nouvel incendie ? L’arbitrage budgétaire sur l’apprentissage fait la part belle aux formations du supérieur au détriment de celles des métiers de l’artisanat“, peut-on lire notamment dans ce communiqué.
En fait, cette mesure va être prise par l’organisme France Compétences, dans lequel l’Etat est majoritaire. Le principe a, en effet, été retenu d’adapter les NPEC. Ainsi, pour chaque contrat d’apprentissage, selon le diplôme, correspond un “prix“ payé par l’Etat aux structures de formation, toujours selon le communiqué de la Chambre des métiers et de l’artisanat Île-de-France (qui représente 300 664 entreprises artisanales franciliennes).
“Une nouvelle faute politique“
“France Compétences va adopter prochainement de nouveaux coûts contrats en appliquant une baisse significative allant parfois au-delà de 10 % sur les financements des diplômes des métiers de l’artisanat“, déplorent les dirigeants de la CMA IDF. Concrètement, le financement d’un Master droit des affaires passerait de 8 500 à 8 393 euros (soit une baisse de 1, 26 %), tandis que le financement d’un CAP pâtisserie passerait de 7 047 à 6 342 euros (réduction de 10 %).
“En opposant deux types de classe, les amphis et les ateliers, ce choix constitue une triple erreur économique, sociale et institutionnelle, qui pourrait devenir une nouvelle faute politique“, considèrent Francis Bussière et ses collègues. En conclusion, ces derniers estiment que le gouvernement prend “le risque, une nouvelle fois, d’escamoter le dialogue avec les élus locaux et les acteurs de terrain“.