À Equimeth, toutes les matières organiques (issues de la restauration, de l'agroalimentaire et de l'agriculture, dont le fumier équin), sont les bienvenues. À la manœuvre de ce projet de méthanisation commencé en 2008 et relancé en 2017, on retrouve Cap Vert Energie (CVE), producteur indépendant, et Île-de-France Energies (IDFE), acteur majeur de la transition énergétique. Après trois ans et demi de développement et un chantier de 12 mois livré par le Groupe Elcimaï, leurs efforts conjugués ont abouti à la mise en service de cette nouvelle unité de méthanisation en injection, située au sein du pôle économique des Renardières, à Ecuelles. Son inauguration s'est déroulée le 16 septembre.
Cette station, qui a nécessité un investissement de près de 12 millions d'euros, permettra de valoriser les biodéchets de la région, dans un rayon de 60 km, via un système d'hygiénisation. Elle produira ensuite du biométhane, une énergie verte, locale et stockable, qui sera injecté dans les réseaux de gaz naturel d'Île-de-France. Un digestat (fertilisant organique) sera également produit à destination des cultures locales. Chaque année, ce sont 25 000 tonnes de matières organiques (soit l'équivalent de deux fois les invendus alimentaires des hypermarchés de Seine-et-Marne) qui seront ainsi traitées. Le méthaniseur, d'une capacité installée de 23 GWh, pourra injecter 250 Nm3 de biométhane par heure dans le réseau de gaz exploité par GRDF, soit l'équivalent de la consommation en gaz de 4 000 foyers (ou 100 bus). Equimeth devrait atteindre ce rythme de croisière à partir de novembre. Les communes alimentées seront Moret-Loing-et-Orvanne, Saint-Mammès, Thomery, Champagne-sur-Seine, Avon et Fontainebleau (soit 15 % de la consommation en gaz de leurs habitants).
Cette installation, première d'une longue série pour CVE (30 projets programmés d'ici 2030), intervient dans un contexte de fort développement de la méthanisation en France avec, comme pionnier, la Seine-et-Marne. Les quantités de biodéchets à traiter et à valoriser vont d'ailleurs être étendues à tous les producteurs et tous les particuliers à partir du 1er janvier 2024 et l'application de la loi Agec. « Les biodéchets sont les déchets de demain », confirme Charles Deschamps, responsable de territoire chez CVE. « Ces unités s'inscrivent dans l'évolution des territoires ». Une vision partagée par Pierre de Froidefond, co-président et fondateur de CVE : « Les bénéfices vont être nombreux, comme l'optimisation des ressources naturelles, la valorisation locale des déchets, la protection de la qualité des eaux ou l'amélioration de la résilience des exploitations agricoles. »