« C'est formidable ce que fait le centre, tout le monde ne le fait pas. Vous la méritez, cette chance ». Le secrétaire d'Etat chargée des affaires européennes, Clément Beaune, a choisi la Seine-et-Marne pour échanger avec de jeunes européens participant à un séjour “Tandem“. Portés par l'Ofaj, l'Office franco-allemand pour la jeunesse, ces échanges permettent un apprentissage mutuel des langues. Une dizaine de Français et d'Allemands, âgées de 15 à 17 ans, se retrouvent une semaine en France, puis une semaine en Allemagne (à Berlin). Les matinées sont consacrées aux activités linguistiques et les après-midis à des activités sportives, culturelles ou touristiques. Echanger les points de vue et prendre la perspective de l'autre, telles sont les clés de ces séjours organisé dans l'esprit européen.
Des valeurs fortes
Après une présentation de travaux effectués en binôme, le secrétaire d'Etat a lancé un échange avec les jeunes sur leur vision de l'Europe et de ses valeurs. « Pour moi, la solidarité est une des valeurs fortes de l'Union. » « Pour moi, c'est la liberté de voyage, que j'utilise régulièrement. » « De mon côté, je me sens à l'abri, la confrontation entre pays européen est étant presque impossible. » « Moi, je pense qu'un pays ne peut pas survivre sans l'aide des autres ». Avant que le conseiller Europe d'Emmanuel Macron ne réponde lui-même aux questions des jeunes, une jeune Germano-Polonaise a ajouté : « mon président n'est pas vraiment pro-européen, mais je pense qu'il est important de coopérer entre pays ».
Questionné sur le plus grand échec de l'Union européenne, Clément Beaune a évoqué sans hésiter le Brexit. « Le fait qu'un pays décide de quitter l'UE est un des plus grands échecs, après 45 ans dans la famille… C'est un choix triste, mais c'est la vie démocratique. La Grande-Bretagne était un partenaire difficile, peut-être que nous n'aurions pas obtenu aussi rapidement un accord après la crise du coronavirus. Mais cela reste un échec dont il faut tirer les leçons ».
Pour le secrétaire d'Etat, il faut aussi améliorer le fonctionnement cette organisation dite sui generis. Contrairement à la crise de la zone euro, les Etats ont su rapidement intervenir lors de la crise sanitaire, selon lui. A la question d'un jeune français l'interrogeant sur l'entrée de la Turquie dans l'Union, l'homme d'Etat a précisé sa vision : « je ne pense pas qu'elle puisse entrer dans l'UE sous sa forme actuelle, nous avons beaucoup d'actions conjointes, mais il y a aussi des tensions, des désaccords ». Le secrétaire d'Etat a toutefois estimé qu'il faudrait réformer l'Europe, éventuellement à un rythme différent selon les pays.
« Nous avons besoin d'européens du quotidien, conscients. C'est votre responsabilité. Personne ne doit vous imposer ce que vous devez penser de l'Europe », a-t-il conclu avec force.