Après que la ministre de la Santé, AgnèsBuzyn, ait affirmé jeudi 2 août que la proposition de faire payer les entreprises pour les arrêts de travail de courte durée ne serait pas retenue par le Gouvernement, GéraldDarmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, a laissé entendre le contraire le lendemain.
Pour le Club des entrepreneurs :
« Ce nouvel imbroglio médiatique ne doit pas cacher le problème de fond que pose cette initiative et à laquelle le Club des entrepreneurs s'oppose fermement.
Interrogé sur la pertinence de ce dispositif, Gérald Darmanin a pris l'exemple du système allemand, où les entreprises financent les arrêts maladie de leurs salariés, et ce jusqu'à six semaines. Sur ce point, le Club souhaite rappeler qu'en Allemagne, les cotisations patronales ne dépassent pas 20 % du salaire brut, alors qu'elles culminent en France au-delà de 40 %, soit plus du double.
Il rappelle également que, selon l'Insee et la Dares, les femmes et les seniors sont plus exposés que d'autres aux absences pour raisons de santé mais sont également celles et ceux qui connaissent le plus de difficultés dans l'emploi. Un tel dispositif ouvrirait la porte à un système discriminatoire de “prime à la bonne santé” dans les entreprises, fragilisant davantage des populations déjà vulnérables.
Enfin, on apprend que l'Igas, à l'origine de cette préconisation, y verrait un moyen de “lutter contre la multiplication très coûteuse des arrêts maladie en responsabilisant les entreprises'” Le Club des entrepreneurs appelle donc, avec fermeté et détermination, «à l'abandon de ce projet ».