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Le Medef 77 met en lumière l'industrie du futur

La soirée annuelle de l'institution patronale, organisée dernièrement au musée Aéronautique et spatial Safran de Réau, a été l'occasion de mettre l'accent sur les mutations affectant ce secteur, qui peine à retrouver ses lettres de noblesse.
Le Medef 77 met en lumière l'industrie du futur

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« L'industrie assure 50 % de la productivité nationale, 74 % des exports français, 80 % de la R&D privée, et a généré 274 milliards d'euros de valeur ajoutée en 2015. » C'est par cette salve de données que Jean-Marc Sereni, président du Medef 77, a lancé la soirée annuelle du syndicat patronal, organisée cette année au sein du musée Aéronautique et spatial Safran. « L'industrie, c'est aussi 3,1 millions d'emplois directs et 4,5 millions d'emplois indirects », a-t-il poursuivi face à plus de 200 chefs d'entreprise et institutionnels seine-et-marnais. « J'ai redécouvert la réalité de l'industrie d'aujourd'hui, celle de notre territoire, à travers plusieurs visites », a-t-il ensuite confié, indiquant avoir retenu une certaine volonté de « réinvestir, d'innover » et de se développer en France et à l'international. Avec le thème de l'industrie du futur, le choix du site florissant de Villaroche s'est donc imposé au président du Medef seine-et-marnais, qui a reçu pour l'occasion Philippe Darmayan, vice-président exécutif d'Arcelor Mittal et président de l'Alliance industrie du futur (AIF), Thibault Lanxade, vice-président du Medef, et Grégoire Babinet, directeur du site aéronautique.

De gauche à droite : Frédéric Ferrer journaliste animateur, Philippe Darmayan, vice-président exécutif d'Arcelor Mittal et président de l'Alliance industrie du futur (AIF), Grégoire Babinet, directeur de site Villaroche et Thibault Lanxade, vice-président du Medef.

L'Industrie du futur

Porté par Arnaud Montebourg puis Emmanuel Macron, ex-ministres de l'Économie, le projet « Industrie du futur » a été lancé par François Hollande le 14 avril 2015. « Il s'agit d'un engagement des chefs d'entreprise du GFI (Groupe des fédérations industrielles) visant à relancer l'industrie en France et à changer de méthode », a rappelé Philippe Darmayan, précisant que les industriels devraient désormais contribuer directement à cette relance. Et celle-ci passe par la modernisation des outils industriels et de la transformation de son modèle économique par les technologies nouvelles. Philippe Darmayan a notamment évoqué le numérique, la cobotique (collaboration homme-robot), les matériaux composites ou encore de la fabrication additive (impression 3D). « Nous réunissons tous les industriels intéressés afin de trouver quels sont les formations et les standards à promouvoir », a-t-il précisé.

Pour le président de l'AIF, l'industrie doit faire face à une double rupture, celle des moyens digitaux, et celle touchant à « l'économie verte ». Le projet « Industrie du futur » se donne donc pour objectif d'accompagner les entreprises dans leur modernisation. « Chaque chef d'entreprise a devant lui des mutations qui peuvent représenter des opportunités, s'il les prend, mais des risques, s'il ne bouge pas, a expliqué Philippe Darmayan. Notre intention, c'est de leur donner les moyens de bien comprendre ce qu'est l'industrie du futur. » De fait, des diagnostics sont proposés par les régions aux PME et ETI industrielles, avec l'appui de l'AIF. « Nous essayons aujourd'hui de mettre en place des labels, comme chez Safran, afin de permettre aux chefs d'entreprise de voir concrètement ce qu'il est possible de faire », notamment s'agissant de l'amélioration de la productivité, la réduction des capitaux engagés, ou encore la formation. « Nous labellisons des grandes entreprises, mais aussi des PME, pour montrer où est l'industrie du futur et ce que les chefs d'entreprise peuvent en gagner », a-t-il conclu.

Pour Thibault Lanxade, la clé réside dans la relation interentreprise. « Il faut s'inscrire dans une relation de filière avec l'ensemble de l'écosystème », a-t-il argué, indiquant que les PME disposent désormais d'une nouvelle capacité de projection à l'international. « Actuellement, tout entrepreneur qui commence est déjà dans une logique de mondialisation, de filière, et de rapprochement avec les grands groupes », a-t-il conclu.

L'importance du capital humain

Pour les intervenants, ce mouvement de modernisation ne pourra s'accomplir sans accompagner l'évolution des compétences. « La richesse d'une entreprise, c'est avant tout ses ressources humaines, a confirmé Grégoire Babinet. Nous sommes attachés à l'apprentissage, et nous allons nous doter d'une plateforme technologique à Bondoufle (dans l'Essonne, ndlr) », a-t-il précisé, afin que les employés « soient capables d'appréhender les nouvelles interfaces homme-machine et les possibilités liées aux outils connectés ». Un point confirmé par Philippe Darmayan, pour qui l'apprentissage est « le sujet fondamental du quinquennat ».

La promotion de cette usine du futur est finalement un moyen de redorer le blason de l'industrie. « L'industrie souffre d'un déficit image et l'usine 4.0 c'est aussi une révolution en termes d'ergonomie », a souligné Grégoire Babinet, rappelant que des ergonomes évaluaient désormais les postes de travail. Reste aux entrepreneurs à prendre le train l'industrie du futur en marche, pour faire de la France un véritable leader de l'industrie 4.0.

Le site de Villaroche, modèle de l'industrie du futur

Véritable modèle de l'industrie du futur, le groupe Safran compte plus 66 500 personnes réparties dans plus de 60 pays. Comme l'a rappelé Grégoire Babinet, l'entreprise produit près de 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires, grâce à ses trois grandes branches que sont l'aéronautique, la défense et la sécurité. « La branche propulsion de Safran Aircraft Engines c'est 50 % du chiffre d'affaires du groupe et plus de 15 000 salariés », a-t-il illustré, indiquant qu'il s'agissait de la « pépite du groupe ». Et ce, grâce à la production du « moteur phare » de la firme, qui équipe actuellement plus de 30 000 moteurs en service. « C'est un décollage toutes les deux secondes et trois millions de passagers transportés tous les jours dans le monde », a-t-il appuyé, expliquant que ce moteur pouvait tenir plus de 10 ans sans bouger de l'avion. Une technologie qui n'est pas due au hasard : sur le site de Villaroche a été créée une véritable ville, où Safran a pu implanter son département R&D, qui travaille sur des moteurs produits à horizon 2030. Plus de 5 000 salariés, 200 apprentis, 400 intérimaires et 500 sous-traitants sont mobilisés pour élaborer les différents moteurs.

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