Après un débat public mené entre novembre 2011 et février 2012, puis la validation du travail de concertation mené ensuite en 2019 et, enfin, l’émission d’un avis favorable sans réserve à la déclaration d’utilité publique du projet, le projet a été déclaré d’utilité publique par décret après avis du Conseil d’État.
Cette nouvelle étape marque est à marquer d’une pierre blanche, la DUP garantissant la maîtrise foncière nécessaire à la réalisation du projet. « Ce dernier est ainsi durablement inscrit dans le territoire de la Seine-Amont et des emplacements sont réservés pour permettre sa bonne réalisation », se réjouit-on chez VNF. L’obtention de la DUP atteste également de l’engagement des parties prenantes en faveur de la réalisation du projet, qui gagne en légitimité et en crédibilité.
L’heure n’est toutefois pas encore à sa concrétisation. Le projet devra encore être affiné en concertation avec les acteurs du territoire. VNF attend également l’autorisation environnementale unique pour 2025, après la tenue d’une nouvelle enquête publique. Le lancement des travaux pourra être alors être engagé.
Assurer la pérennité du projet
« Alors que le trafic fluvial sur la Seine à grand gabarit connaît une forte croissance depuis une dizaine d’années, le développement des échanges fluviaux est freiné sur une partie de la Seine en amont de Paris. En augmentant le gabarit de navigation sur 28,5 km, le projet Bray-Nogent, conduit sous la maîtrise d’ouvrage de Voies navigables de France, permettra d’assurer une continuité de l’axe de navigation pour les bateaux de 2 500 tonnes, depuis les ports du Havre et de Rouen jusqu’à Nogent-sur-Seine », explique-t-on chez VNF. Le secteur est aujourd’hui contraint la capacité actuelle, les bateaux ne pouvant excéder 650 tonnes. Sans la réalisation de ces travaux, la pérennité du transport fluvial dans cette zone serait menacée, les bateaux de 650 tonnes et moins étant « en voie d’extinction ».
Un canal construit sur de l’existant
Concrètement, le projet consiste à approfondir le chenal de navigation sur la Seine naviguée de 19,25 km environ, pour 3,20 m de profondeur. Un nouveau canal à grand gabarit, de 9,20 km environ pour 4,30 mètres de profondeur et 60 mètres de largeur est prévu. Il sera construit sur les casiers SEDA existants – il s’agit des plans d'eau formés par l'extraction des matériaux utilisés pour la construction de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine – en parallèle du canal de Beaulieu, qu'il remplacera. L’écluse de Jaulnes, en Seine-et-Marne sera également reconstruite. Il faut noter par ailleurs que des aménagements paysagers et environnementaux sont prévus sur les berges de Seine.