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Louis Vogel dénonce le déficit démocratique de l'Europe

Invité à intervenir autour d'une table ronde intitulée « Union européenne, état de droit et sécurité juridique » pour les 50 ans de l'Association française des juristes d'entreprises (AFJE), Louis Vogel a rappelé qu'il croyait fort dans le projet européen, même s'il y a des points à améliorer.
Louis Vogel dénonce le déficit démocratique de l'Europe
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« Il y a un déficit démocratique auquel il faudrait remédier en donnant plus de pouvoir au Parlement européen », a expliqué le professeur de droit.

« Il est temps de démocratiser sinon on ne vendra jamais l'Europe dans les cafés de Melun », a-t-il lancé à l'auditoire.

L'élu melunais a ainsi profité de l'occasion de ce débat juridique et technique de haute volée pour rappeler une réalité pratique moins glorieuse : « la plupart des Français sont eurosceptiques, s'ils ne sont pas opposés à l'Europe ».

Malgré le succès incontestable du projet européen, fondé sur une communauté de valeurs et de droits pour maintenir la paix, dont les jurisprudences rendues par la CJUE sont appliquées strictement, on observe une méconnaissance globale de l'efficacité de l'UE dans l'opinion publique.

« Nos concitoyens ressentent l'Europe très mal, comme technocratique et tatillonne », précise l'édile seine-et-marnais. Selon lui, ils ressortent souvent des anecdotes péjoratives comme l'exemple de l'affaire du volailler Doux ayant déposé le bilan à cause d'une amende européenne d'un montant faramineux reçue car ses produits ne correspondaient pas aux normes de l'UE.

Par ailleurs, l'avocat regrette que les Etats profitent de tout cela pour rejeter souvent sur l'Europe, de façon opportuniste, des problèmes que les citoyens peuvent leur attribuer.

C'est pourquoi ce dernier multiplie les café-débats et autres interventions auprès de ses administrés, pour les informer et les motiver à se rendre dans les isoloirs en mai prochain pour faire entendre leur voie aux élections européennes. Il essaye ainsi de faire changer la perception que les citoyens ont de l'UE en replaçant le curseur sur les points importants comme le marché unique européen.

Interrogé sur le projet de fusion Siemens-Alstom, l'expert du droit de la concurrence a rappelé « qu'il est temps qu'on se ressaisisse et qu'on crée des géants européens du numérique, du transport et de l'énergie par des coopérations entre Etats ». L'objectif étant de pouvoir être compétitif pour concurrencer les Gafam.

Enfin, le juriste a tenu à rappeler qu'il faut augmenter considérablement la place du politique dans la gouvernance de l'UE pour que les citoyens européens se sentent impliqués dans le projet, car ces derniers ne sont pas touchés par le droit. « Le juge a essayé de débloquer le système, cela a été le moteur de la construction européenne, mais manquait de légitimité politique », a-t-il expliqué. Un plaidoyer qui n'a pas semblé convaincre le professeur Guy Canivet, à ses côtés, qui défend le rôle primordial des juges dans l'UE.

Anne Moreaux

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