Beaucoup d’acquéreurs misaient sur une baisse significative des prix, mais celle-ci ne s’est pas produite. Selon les Notaires de France, après quatre ans de correction, « les prix ont diminué d’environ 5 %% seulement en zones urbaines et jusqu’à 30 %% dans certains secteurs ruraux ». De leur côté, les taux d’intérêt d’emprunt ont baissé jusqu’à atteindre des niveaux historiquement bas, resolvabilisant de nombreux acquéreurs, sans pour autant les inciter à passer à l’acte. La Note de conjoncture apporte une réponse à cet attentisme : « la multiplication des réglementations bridant les transactions immobilières et la fiscalité de plus en plus agressive ont lassé peu à peu les investisseurs de l’immobilier ancien, qui se sont récemment reportés sur le neuf avec le dispositif « Pinel ». (…) Le déséquilibre entre un grand nombre de vendeurs s’accrochant encore à des valeurs de moins en moins réalistes et peu d’acquéreurs espérant un ajustement des prix a gonflé le stock de biens à vendre ».
Un printemps mieux orienté
Au printemps dernier, la très légère remontée des taux d’intérêt a eu de gros effets psychologiques sur les acquéreurs : « Il n’était plus question pour eux d’attendre et de remettre à demain leur décision d’achat, car le temps jouait désormais contre eux, même si en réalité les conséquences financières d’une remontée de 0,1 ou 0,2 %% de leur taux ne changent pas grand-chose à une mensualité remboursable sur 20 ans. » Cet afflux soudain d’acquéreurs a, dans un premier temps, dégonflé les stocks de biens à vendre et, pour les zones tendues en besoin de logement où ce stock était moins important, il s’est installé une tension sur les prix qui n’ont pas tardé à remonter en effaçant la légère baisse des neuf mois précédents. Comme le soulignent les notaires, « il ne serait, en conséquence, pas surprenant que les prix de vente enregistrés d’ici la fin de l’année dans les secteurs urbains dynamiques soient à l’équilibre sur une année glissante ».
Valse d'hésitations
Comme le précise l’étude, « depuis plusieurs années, bon nombre de propriétaires diffèrent leur projet de changer de résidence, même si elle n’est plus adaptée depuis le départ ou l’arrivée d’un enfant ou une mutation professionnelle ». Pour les notaires, « le retour de cette catégorie d’acteurs va contribuer à fluidifier le marché sans pour autant le rééquilibrer, car ces propriétaires sont souvent vendeurs mais aussi acquéreurs. Le risque d’une remontée des prix dans les zones tendues n’est donc pas à exclure, surtout si la demande reste soutenue, voire s’amplifie devant une offre faible. Si les taux évoluent à la baisse, voire restent stables (ce qui paraît être le plus vraisemblable), l’effet psychologique va disparaître et le temps va de nouveau profiter aux acquéreurs, comme pendant les trois dernières années. On assistera alors à un retour d’une légère correction des prix dans des volumes de transaction faibles ».
Évolution du marché de l’ancien
Selon l’indice Notaires-INSEE, au deuxième trimestre 2015, « les prix des logements anciens en France métropolitaine baissent à nouveau (-0,6 %% par rapport au trimestre précédent en données provisoires corrigées des variations saisonnières). La baisse est plus accentuée pour les appartements (-0,8 %%) que pour les maisons (-0,5 %%). Sur un an, les prix des logements anciens diminuent de 2,8 %%. Il s’agit de la plus forte baisse enregistrée depuis l’entrée dans la période actuelle de diminution des prix (mi-2012). Cet te baisse est plus accentuée pour les appartements (-3,1 %%) que pour les maisons (-2,6 %%). Entre mi-2012 et fin 2014, au contraire, le prix des maisons avait davantage baissé que celui des appartements. En province, les prix diminuent à nouveau au deuxième trimestre 2015 (-0,7 %% sur le trimestre, -2,9 %% sur l’année) ; la baisse est également plus marquée sur un an en appartements (-3,2 %%) qu’en maisons (-2,7 %%).
En Île-de-France, les tendances sont les mêmes qu’en province. Le seul écart notable concerne l’évolution du prix des maisons sur un an : la baisse y est limitée à 1,9 %% ».