Numéro un de la liste (divers droite) “Sauvons l’authenticité de nos villes et villages, la France du bon sens“ et maire de la commune de Croissy-Beaubourg depuis 1983, Michel Gérès, 75 ans, veut faire entendre sa voix singulière à l’occasion de ces élections sénatoriales qui vont se dérouler le 24 septembre.
Vous avez appelé votre liste “Sauvons l’authenticité de nos villes et villages, la France du bon sens”. Qu’avez-vous souhaité exprimer à travers ce nom ?
Mon programme s’appuie sur deux thèmes principaux. Tout d’abord, la disparition de la démocratie locale. Les villages vont être regroupés dans des communes nouvelles et certains conseils municipaux vont disparaître. Beaucoup de villages n’en ont déjà plus. Pourtant, sortir de chez soi et rencontrer son maire constitue la première marche de la démocratie. Dans certains endroits où je me suis rendu cet été, les électeurs m’ont dit : “On n’ira pas voter aux prochaines élections municipales, car on ne rencontre plus nos élus. Il n’y a plus personne pour répondre à nos questions !“ Ensuite, il s’agit d’arrêter la réalisation de “la ville sur la ville”. Aujourd’hui, il manque 280 000 logements en Île-de-France. On voit de plus en plus de pavillons individuels être détruits, puis rachetés par des promoteurs pour construire des immeubles.
Vous êtes maire depuis 40 ans. Pourquoi souhaitez-vous devenir sénateur ?
Cela fait 10, 15 ans que je me bats, parce que je vois disparaître la démocratie locale. Je vois les élus s’y désintéresser, parce qu’on perd le pouvoir. Il y a eu quand même 15 000 démissions d’élus en France depuis le début de ce dernier mandat ! Il faut que je réussisse à devenir sénateur, afin de pouvoir réunir les députés et les sénateurs de toutes tendances qui pensent comme moi. Tous me le disent, mais ce n’est pas l’objectif de leur parti.
Avez-vous éprouvé des difficultés pour constituer votre liste ?
Non, aucune. C’est un sujet qui passionne tellement les élus locaux. Aujourd’hui, on perd de notre pouvoir chaque semestre. J’ai moi-même été surpris de rencontrer autant de ferveur autour des thèmes que je défends.