La moisson avait tout pour être exceptionnelle. “A la mi-mai, la plaine n’avait jamais été aussi belle”, confie Guillaume Lefort, agriculteur à Arville et ambassadeur de l’association Agridemain. Un potentiel “monstrueux” empêché au mois de juin par les multiples “coups de chaud” et des pluies venues dégrader les rendements des cultures. Résultat : une moisson globalement correcte, mais marquée par de fortes disparités entre territoires voire entre parcelles.
C’est plutôt bon dans le nord du département, un peu inférieur dans le sud, mais d’une variété à l’autre ou d’un type de terre à l’autre, on peut avoir de mauvaises et de bonnes récoltes ici et là.
- Guillaume Lefort
Parmi les aspects positifs, la récolte de l’orge d’hiver et celle du colza. La première s’est révélée assez satisfaisante avec, en moyenne, un rendement de 60 à 100 quintaux/hectare. A noter cependant une taille des grains parfois trop petite, induisant une réfaction, c’est-à-dire un prix diminué à la tonne. C’est l’inverse pour le colza avec un rendement un peu moins bon que l’année dernière, en moyenne à 30 q/ha, mais une qualité respectant les attentes des agriculteurs.
Le blé, une déception
La déception vient surtout du blé avec des rendements très hétérogènes allant de 50 q/ha à 100 q/ha selon les territoires.
Il est en dessous de nos attentes. On est environ à 10 % de rendement inférieur à notre moyenne. De plus, quand on a commencé à battre, on s’est rendu compte que la chaleur du mois de juin et les différents orages survenus en mai avaient impacté sa qualité.
- Emilie Vandierendonck., céréalière et présidente de la Coordination rurale de Seine-et-Marne (CR 77).
Le département a, en effet, été impacté par la sécheresse. Des conditions météorologiques liées au réchauffement climatique, modifiant ainsi les pratiques. En témoigne le développement de plus en plus important, depuis trois ans, du tournesol, qui s’adapte favorablement au sec ou encore la culture de l’orge de printemps, semé en janvier voire en automne au lieu de février-mars en raison de l’absence de gel en hiver.
Les agriculteurs, témoins privilégiés de ces changements, cherchent à s’adapter. Certains développent des activités parallèles comme le maraîchage ou la méthanisation, d’autres minimisent les risques en plantant différentes cultures, qui permettent d’amortir les chutes en cas de mauvais rendements.
Une bonne nouvelle pour terminer : avec les épisodes de pluie enregistrés fin juillet et début août, la récolte de betterave, de tournesol et de maïs devrait donner de bons résultats en automne. Sauf nouveaux aléas...