« Les 18 500 entrepreneurs que j'ai l'honneur de représenter sont exaspérés par les projets gouvernementaux successifs qui, malgré leur mobilisation, continuent de les prendre pour cible et de ne pas entendre leurs préoccupations pourtant légitimes. Nous ne faisons pas de politique. Certains d'entre nous ont voté pour François Hollande et pour sa majorité. Nous ne céderons jamais à la facilité du dogmatisme mais nous estimons qu'il est temps de faire savoir qu'alors que nous avions le sentiment d'être la cible du gouvernement, nous avons maintenant le sentiment d'être devenus les laissés-pour-compte de ses réformes.
Sans remettre en cause les politiques publiques actuelles ni stigmatiser la dépense publique nous affirmons que la France ne pourra pas surmonter les enjeux économiques majeurs qui pèsent sur elle avec une stratégie fiscale aussi errante.
Voilà donc comment selon notre expérience issue du terrain la France peut réussir à l'heure où la prophétie de Michel Audiard semble malheureusement se réaliser ... le jour est proche où nous n'aurons plus que l'impôt sur les os affirmait-il à cet égard.
Alors que la crise que nous traversons exige des efforts considérables et partagés, l'idée d'un impôt à taux unique (c'est-à-dire d'un taux identique pour tous les contribuables français), accompagnée d'un régime de TVA simplifié (un taux unique pour tous les secteurs) paraît plus que jamais incontournables. Cela permettrait d'éviter d'étouffer nos entreprises et de réduire tant les fraudes à la TVA que les cas de grands groupes qui déploient chaque jour davantage d'ingéniosité pour ne payer qu'un très faible taux d'impôt par rapport au chiffre d'affaires réalisé.
Or, en diminuant les impôts de toute nature, le travail dissimulé recule. En stabilisant l'impôt et en le simplifiant, c'est-à-dire en supprimer les milliers de niches fiscales, on encourage l'investissement et la fraude recule car chaque niche est l'occasion d'une fraude.
Entrepreneurs, il nous semble que des réformes fondamentales simples ne doivent plus se perdre dans des compromis qui n'aboutissent pas à de véritables réformes structurelles dont manque pourtant cruellement notre pays et que la situation appelle plus que jamais.
Entrepreneurs, nous avons le sentiment que la France a trop longtemps eu les yeux plus gros que le ventre. Elle ne peut plus se permettre de faire fuir les talents ou pire, de les étouffer quand ils ont choisi courageusement de rester en ne se demandant pas ce que leur pays peut faire pour eux mais en pressentant ce qu'ils pouvaient faire pour lui.
Nous entrepreneurs considérons que la France ne peut plus ne pas avoir le courage de débattre enfin de ses enjeux fiscaux car elle doit réussir à les surmonter. Cela appelle un préalable : la suppression des innombrables exonérations et autres niches fiscales qui, d'un point de vue seulement fiscal, font de la France l'un des pays les plus incohérents, injuste et inefficace. »