Lorsque l'on rencontre Karine et Bertrand Fahy et Agathe et Arnaud Maury, on se dit que le monde change. Ces quatre-là n'ont pas leur pareil pour vous parler de leur projet un peu fou : la construction d'un méthaniseur agricole à Saints, au beau milieu des champs seine-et-marnais.
Le méthaniseur ? « Une vache technologique ». Cette formule de Karine Fahy résume à elle seule l'évolution du métier d'agriculteur et la « simplicité » apparente du système. Pour fonctionner, le méthaniseur a besoin d'être alimenté. Il est nourri avec précision et équilibre chaque jour par l'apport d'au moins 30 tonnes de matières, notamment du maïs et du seigle d'ensilage, de la pulpe de betterave et des issues de silos. Le maïs et le seigle sont des cultures produites sur les fermes de nos agriculteurs appelées Cive (cultures intermédiaires à valeur énergétique).
Dans une deuxième étape, les bactéries vont digérer ces matières dans de grandes cuves, produisant du biogaz qui, une fois passé dans l'épurateur situé à proximité, va devenir du biométhane prêt à être envoyé dans le réseau de GRDF.
Tout bon pour l'environnement
La méthanisation est un procédé biologique naturel intéressant pour l'environnement. Elle permet de valoriser les matières organiques et contribue à la production d'un gaz 100 % naturel qui sera injecté dans le réseau de GRDF de Coulommiers et des alentours, permettant le chauffage et l'alimentation en eau chaude sanitaire de quelque 1 500 foyers, soit environ 6 000 personnes.
Dernier atout, les 30 tonnes de matières ingérées quotidiennement par le méthaniseur sont transformées à la fin du cycle en 30 tonnes de digestat. Dans les champs, cet engrais naturel très riche et sans odeur va remplacer les apports d'origine fossile. Les quatre agriculteurs ont pris soin de réduire au maximum les impacts liés au fonctionnement de leur méthaniseur avec une construction en bord de départementale, loin des premières habitations. Côté biologique, un suivi est mis en place pour contrôler régulièrement la qualité du gaz et du digestat.
À l'arrivée, cet investissement de 4 millions d'euros (subventionné à 20 % par la Région) devrait être amorti en 11 ans.