Il nous a quittés sur une épreuve de la « dernière chance » un peu ratée. Une recette d’ananas mal conçue et c’est la sortie, prématurée, trop prématurée pour ce jeune talent qui en avait mis plein les yeux à Philippe Etchebest, son modèle. « Je n’ai pas de regrets, c’est un concours difficile, mais cela reste un jeu télé », nous confie Wilfried Graux. D’ailleurs, si le chef cuisinier était animé par son esprit de compétition, il s’est inscrit un peu par hasard aux sélections de l'émission. « Ce sont mes amis qui m'ont poussé à franchir le pas. Avant cela, je n'y avais jamais vraiment pensé. »
Les débuts sont fracassants. Dès la première épreuve, Wilfried s'illustre par son ambition et sa capacité à réaliser des plats complexes en un temps record. Très exigeant avec lui-même, il attend la même implication de la part de ses partenaires dans les épreuves en binôme. Or, son premier partenaire est Pierre Meneau, le cuisinier dilettante aux associations culinaires improbables. Lors de l'épreuve, ce dernier doit gérer seul leur recette, pendant 30 minutes. Il échoue lamentablement et condamne Wilfried à passer par la dernière chance. « Je n'ai pas de rancœur », déclare le chef meldois, « c'est un concours et j'ai échoué seul sur la dernière épreuve. C'est la vie. »
A 28 ans, Wilfried a déjà une carrière bien remplie avec une belle liste d'établissements de renoms dans lesquels il a exercé ses talents, y compris outre-Atlantique, à New York. Le dernier en date est le Molitor, un célèbre hôtel-restaurant de luxe dans le 16e arrondissement de Paris, où il dirigeait 45 personnes. « J'ai continué à y travailler pendant Top Chef, depuis j'ai décidé de partir relever de nouveaux défis. » Après quelques jours de vacances bien mérités, il est revenu à Meaux. Dans sa boîte aux lettres, plusieurs propositions, en France et à l'étranger. « Pour l'instant, je prends le temps de la réflexion, ce sont de beaux défis qui s'offrent à moi », se réjouit-il.
Mais quelle est son ambition ultime ? « Mon objectif suprême, ce serait d'être à la tête d'un restaurant deux étoiles. Pourquoi pas trois pendant qu'on y est ? » Ce défi, Wilfried le poursuit depuis plus de 20 ans. « Je devais avoir 5 ou 6 ans quand j'ai su que la cuisine était mon truc, que j'en ferai mon métier », confie-t-il. Un destin peu courant dans le quartier de Beauval à Meaux, réputé difficile. « Aujourd'hui, j'habite en centre-ville, mais je ne suis pas parti. Meaux, c'est ma ville, je compte bien y rester tant que j'ai le choix. » D'ailleurs, sa famille vit toujours à Beauval où Wilfried rend régulièrement visite à sa mère. « L'émission a eu de bonnes retombées ici. Je pense que j'ai donné une bonne image de moi et du quartier. »